N’achetez pas ces poissons

27 mai 2022 0 Par Charlène B.

L’adoption d’un animal, quelle que soit l’espèce, doit être mûrement réfléchie. Nous sommes responsables du bien-être de nos animaux, poissons inclus.

Cependant, certains poissons phares en animalerie sont inadaptés à nos aquariums ou nécessitent des soins particuliers.
Voici donc une petite liste des poissons que vous ne devriez pas acheter.

Disclaimer : cet article a pour but la sensibilisation face à certaines espèces. Nous n’interdisons en aucun cas l’adoption de ses poissons.

Les plécos

On commence avec du lourd. C’est le poisson incontournable des animaleries, et pourtant…

Espèce : Plecostomus
Famille : Loricaiidae
Origine : Amérique du Sud
Taille adulte : ~50 cm
Longévité : ~15 ans
Comportement : grégaire, territorial
Litrage recommandé : 600 litres

Appelé “poisson-diable” dans certains pays, il est capable de rester 14 heures hors de l’eau en captant l’oxygène à travers la paroi de son estomac. C’est un fléau dans certaines rivières du monde. Certains spécimens, ayant été relâchés illégalement dans ces zones, ont détruit l’écosystème en se reproduisant à grande vitesse et en dévorant les œufs des différentes espèces endémiques.

L’argument principal à la vente est qu’il s’agit d’un “poisson nettoyeur”. La réalité est toute autre puisque le pléco est un très gros pollueur. Bien qu’il soit détritivore il est surtout algivore, ne vous attendez pas à des miracles. En grandissant, celui-ci polluera plus qu’il ne nettoiera et aura besoin d’une alimentation adaptée.

Botia macracantha

Cette espèce est un de ces poissons que nous finirons par ne plus voir à cause de la déforestation, la pêche et la vente dans le domaine de l’aquariophilie.

Espece : Chromobotia macracanthus
Famille : Botiidae (loche)
Origine : Asie
Taille adulte : ~30 cm
Longévité : ~20 ans
Comportement : grégaire, joueur
Litrage recommandé : 600 litres

Vous les verrez souvent vendus au stade juvénile, ne mesurant que quelques centimètres. Bien qu’adorable, cette espèce ne devrait plus être en vente dans nos animaleries.
Ils sont vendus comme la solution miracle face à l’invasion des escargots dans nos bacs. Malheureusement, c’est un poisson qui n’est pas adapté à la vie en aquarium et devrait rester à l’état sauvage.

Extrêmement joueur et agité, ils détruiront vos décors et mangeront les crevettes, les alevins et œufs de vos autres pensionnaires. De plus, il risque de perturber la tranquillité de vos poissons, les rendant stressés et engendrant des maladies.

AquaTips : Vous êtes envahis par les escargots ou tout autres clandestins, venez lire cet article.

Le Balantiocheilus et le Pangasius

Ces deux espèces sont comparables à des petits requins argentés.

Espèce : Balantiocheilos melanopterus
Famille : Cyprinidae
Origine : Asie
Taille adulte : ~50cm
Longévité : ~10 ans
Comportement : grégaire, tempérament vif
Litrage recommandé : 600 litres

C’est un poisson pouvant devenir agressif si les conditions ne sont pas réunies. Cette espèce à aussi tendance à sauter hors de l’aquarium et nécessite donc un bac fermé.

Mais celui que vous ne devriez vraiment pas acheter c’est le Pangasius. Ce poisson originaire du Mékong est en danger critique d’extinction dû à la surexploitation de la pêche et à la pollution des eaux.

Espèce : Pangasius
Famille : Pangasiidae
Origine : Asie
Taille adulte : plusieurs mètres de long (>130cm)
Longévité : ~30 ans
Comportement : grégaire, tempérament vif
Litrage recommandé : 30 000L pour un individu.

Il est très actif et nécessiterait plus de 30 000L pour un seul individu.
Bref, à moins de posséder l’aquarium de la Rochelle, il est impossible de l’élever dans de bonnes conditions.

Soyez prudent lors de vos achats et faites attention aux conseils de vos vendeurs. La meilleure source d’information que vous trouverez, c’est vous et vos recherches.

L’arowana

Osteoglossum bicirrhosum – Arowana argenté

L’arowana argenté, surnommé “poisson dragon”, est un poisson prédateur venant d’Amérique du sud.

Espèce : Osteoglossum bicirrhosum
Famille : Osteoglossidae
Origine : Amérique du sud
Taille adulte : ~110 cm
Longévité : ~25 ans
Comportement : solitaire
Litrage recommandé : 4500 litres

C’est un prédateur de surface pouvant chasser ses proies sous et en dehors de l’eau. C’est un poisson solitaire mais sociable. Dans la nature, lors des saisons sèches, celui-ci saute afin d’arriver en lieu sûr. Il est donc primordial d’avoir un aquarium fermé pour le maintenir en captivité. Néanmoins, c’est un poisson nécessitant 4500 litres d’eau pour être élevé. Encore une fois, rare sont les passionnées ayant un tel habitat à offrir.

Phractocephalus

Après l’arowana, qui est un poisson de surface, intéressons-nous à un poisson de fond. C’est un carnassier très vif répertorié comme un des grands prédateurs de son environnement. Il gobera les autres poissons, invertébrés, voire même les petits décors.

Espèce : Phractocephalus hemioliopterus
Famille : Pimelodidae
Origine : Amérique du sud
Taille adulte : ~135 cm
Longévité : 10 ans
Comportement : Solitaire; prédateur
Litrage recommandé : 6000 litres

C’est aussi un poisson fragile pouvant facilement tomber malade si les conditions de maintien sont mauvaises. Ils deviennent alors agressif envers les autres habitants, ne s’alimentent plus et se laissent dépérir au fond de votre aquarium.

Un aquarium de 6000L minimum est nécessaire à ce poisson.

Les oscars

Ils sont très appréciés dans le monde de l’aquariophilie et il n’est pas rare d’en trouver dans certaines animaleries. C’est un poisson calme nécessitant au moins 600L pour éviter les conflits de territoire avec ses congénères et autres poissons.

Espèce : Astronotus ocellatus
Famille : Cichlidae
Origine : Amérique du sud
Taille adulte : ~40 cm
Longévité : ~12 ans
Comportement : en couple ou en banc
Litrage recommandé : 600 litres

De plus, il peut manger certains petits poissons et fait partie des gros pollueurs.

Hormis le litrage, c’est un problème de comportement qui peut poser problème dans vos aquariums. Petits, ils sont faciles d’entretien et très sociables, mais en grandissant ils deviendront territoriaux et agressifs envers les autres espèces de votre bac.

Si vous décidez d’adopter cette espèce, renseignez-vous bien au préalable.

Le Poisson Éléphant

Cet adorable poisson a pour caractéristique physique un long corps boudiné et une petite trompe. Il s’agit en fait d’une excroissance de la mâchoire inférieure. Elle lui permet de fouiller le sol à la recherche de petites proies. Sa bouche quant à elle, se trouve au-dessus de sa trompe.

Espèce : Gnathonemus petersii
Famille : Mormyridae
Origine : Afrique
Taille adulte : ~35 cm
Longévité : ~10 ans
Comportement : grégaire, joueur
Litrage recommandé : 500 litres

C’est une espèce originaire des bassins congolais, trouvable aussi dans le lac Tanganyika et les bassins fluviaux du Niger.

C’est un poisson grégaire vivant en harem qui doit être maintenu par groupe de 6 individus. Son alimentation doit-être variée en petites proies. C’est un carnivore très fragile et il est préférable de l’alimenter après l’extinction des feux. C’est un animal nocturne très craintif.

Il est difficile à maintenir en vie dans un aquarium. Dans un premier temps, il faut savoir que ce petit poisson n’en est pas un. Il peut mesurer jusqu’à 35 cm et vivre 10 ans. Imaginez donc 6 poissons éléphants dans votre aquarium à l’âge adulte et vous comprendrez le problème.

Ils ont besoin d’un habitat chargé en tanins, bien planté, avec une eau sombre. Ils sont sujets au stress et ont des besoins pondérés que très peu d’aquariophiles peuvent offrir.

C’est une espèce très intelligente, capable de jouer avec un ballon pour s’amuser. Ils sont capables de faire preuve d’une grande solidarité et sont très rapidement affectés par le bien-être de leurs congénères. Pour finir, c’est un excellent sauteur, il a donc besoin d’un couvercle fermé pour éviter les fuites.

Nous déconseillons l’adoption de cette espèce dû aux besoins impondérables qu’elle demande.

Les poissons à long voiles

Il ne s’agit pas d’une espèce en particulier. Il n’est pas nouveau que l’Homme s’exerce à la sélection de mutations d’animaux afin de les rendre plus attractifs. Grâce à une sélection de poissons mal formés, on se retrouve avec de nouveaux genres.

L’exemple le plus commun sont les poissons rouges, présentant des déformations localisées : des yeux tournés au ciel, des têtes énormes, des yeux gonflés, etc….

Mais il existe une nouvelle mode des poissons à longs voiles. Parmi eux, bettas, tétras et même certains cichlidés.

Le problème, c’est que ces poissons ne sont pas faits pour avoir d’aussi longs voiles. Ils se retrouvent alors encombrés et ont du mal à se déplacer. Ils finissent alors épuisés avec les voiles cassées ou déchirées.

Imaginez-vous avec des bras rigides et touchant le sol, vos déplacements deviennent bien plus compliqués.

Les albinos

Pour continuer dans le thème, nous allons parler des poissons albinos.

Oui, vous pouvez en trouver dans la nature à l’état sauvage. Mais ils ne vivent généralement pas longtemps, trop visible par leurs prédateurs.

Mais dans votre aquarium il n’y aucun prédateur, alors où est le problème ?

Cette mutation s’accompagne de divers problèmes génétiques pouvant compromettre la santé de vos animaux.

Parmi les plus connus : les corydoras albinos, les ancistrus, les labéo et les plécos.

Les Glofish

Pour finir cet article, nous parlerons des Glofish. Bien que la vente ait été interdite en France, peu savent pourquoi.

Les Glofish ne sont pas des poissons mais une marque déposée. Les premiers poissons génétiquement modifiés étaient des poissons zèbres, aussi appelés danio zébré. Le but était d’introduire dans leurs génomes des gènes d’organismes marins, permettant à ces derniers d’être fluorescents.

Par la suite, plusieurs éleveurs reprirent l’idée avec d’autres variétés de poissons.

Pour les colorer de bleu ou de vert, on leur inflige des bains successifs dans des produits chimiques. D’abord dans une solution qui détruit la couche protectrice des écailles, puis un deuxième trempage dans un liquide colorant et un troisième bain dans un fixatif. Parmi les milliers de poissons trafiqués, beaucoup ne survivent pas à ces manipulations.

En conclusion

Il est important de garder en mémoire que certains poissons ont des besoins impondérables. Il est de notre devoir d’y répondre afin de préserver leur bien-être.

J’espère que cet article vous a plu. N’hésitez pas à laisser un commentaire et à nous donner votre avis !

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