Quelle eau pour mon bac ?

Quelle eau pour mon bac ?

28 mai 2022 0 Par Lucas A.

Je vois souvent passer cette question dans les groupes d’aquariophilie débutant. Les réponses sont diverses et variées, mais essayons d’y apporter une réponse plus concise.

Quand on parle d’eau pour votre bac, plusieurs solutions existent, que ce soit dès la mise en eau ou avant l’introduction du vivant.

Il vous est possible de ne pas vous poser de questions le temps que le cyclage du bac se fasse, puis effectuer des changements d’eau avec une eau adaptée, attendre que les paramètres se stabilisent aux valeurs désirées et introduire le vivant. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Plusieurs eaux existent et on va les détailler pour savoir quelle eau utiliser, leurs propriétés et dans quelles situations les utiliser.

L’eau de conduite

L’eau du robinet peut généralement suffire si les paramètres sont identiques à la l’animalerie dans laquelle vous allez acheter vos poissons. Ces dernières maintiennent en général le vivant avec de l’eau de conduite, pour des raisons pécuniaires, mais aussi parce qu’une grande partie des espèces aujourd’hui vendues sont issues de l’élevage et non de la capture en milieu naturel.

Il faudra tout de même faire tester votre eau de conduite, et même demander auprès de votre mairie ou régie d’eau un récapitulatif des analyses d’eau (ces données sont disponibles gratuitement, et des tests sont obligatoires pour assurer la potabilité de l’eau).
En utilisant de l’eau de conduite (en supposant que cette dernière soit adaptée au vivant), vous serez en présence d’éléments à neutraliser. On y trouve notamment du chlore ou de la chloramine, des métaux lourds, ou des concentrations conséquentes d’oxydes d’azote (les NOx).

Le chlore dissous est un élément chimique assez instable et volatile, en laissant l’eau reposer 24 à 48 heures ce dernier s’évaporera naturellement.
La chloramine, qui est de plus en plus favorisée au regard de sa plus grande stabilité, ne s’évaporera pas, il faudra obligatoirement utiliser un conditionneur d’eau pour la neutraliser.

Les métaux lourds ou métaux tout court, peuvent ne pas venir de la source de l’eau, mais s’accumuler au cours du trajet de l’eau dans les canalisations si ces dernières sont vétustes ou abimées. On retrouvera du fer et du cuivre principalement, mais dans de très vieilles habitations où le réseau d’eau potable n’a pas été rénové, on peut aussi retrouver des traces de plomb.

Concernant les oxydes d’azote, les normes de potabilité de l’eau sont assez hautes, le corps humain étant assez tolérant à l’ingestion de nitrates, ces derniers peuvent être présents si la nappe d’eau est contaminée par l’agriculture, si vous vivez dans une région rurale ou agricole par exemple. Le seuil de potabilité est fixé à 50mg/L de NO3 (les Nitrates) par litre d’eau, c’est dix fois plus élevé que la recommandation en aquariophilie. Dans ce cas, il faudra se diriger vers d’autres options pour votre eau.

L’eau de pluie

L’eau de pluie aura plusieurs avantages. C’est une eau qui sera très douce, à tendance acide, et surtout qui sera gratuite. Elle est très pauvre en minéraux, idéal pour un bac amazonien qui demandera une eau douce et acide.

L’eau de pluie n’a donc que des avantages !
Pas exactement… Les conditions de récupération doivent être assez strictes pour l’utilisation en aquariophilie et ces dernières peuvent ne pas correspondre à votre lieu de résidence.
Les nuages bougent et accumulent des toxines, polluants agricoles, industriels ou urbains, des bactéries, virus et spores fongiques. Des composés soufrés peuvent être présents, des hydrocarbures, des pesticides.
Les méthodes de récupération, en sortie de gouttière principalement, ne favorisent pas non plus des conditions optimales de récupération en milieu urbain, périurbain, ou rural. Elle peut aussi contenir des matières organiques.

L’eau de pluie doit toujours être testée, de préférence en laboratoire (les tests en goutte ou bandelette ne mettront pas en évidence la présence de polluants atmosphériques), et si cette dernière est considérée saine, elle doit être filtrée en amont.

L’eau minérale en bouteille

Il m’arrive souvent d’échanger avec des aquariophiles qui utilisent de l’eau en bouteille pour leur bac.
Dans ce cas, c’est la teneur en minéraux qu’il faudra surveiller. Suivant la source de puisement, l’eau pourra avoir de fortes teneurs en carbonates et bicarbonates (constituants du KH), ou des teneurs en silicates élevées.
C’est une solution qui n’a pas de contre indication si ce n’est de surveiller les paramètres de l’eau.
Seul inconvénient majeur, son coût de revient. Pour un petit aquarium, cela se chiffre à quelques euros par mois. Mais sur une contenance supérieure à 50L, l’addition va vite monter et pourra s’élever à plusieurs dizaines d’euros par mois.


AquaTips : Minéraux, KH, silicates, chlore ? Retrouvez notre article sur les paramètres de l’eau !


L’eau osmosée

Une eau produite par osmose inverse. En appliquant une pression supérieure à la pression atmosphérique à une eau (ou toute solution aqueuse) et en la filtrant via une membrane semi-perméable, on obtient une eau pure, ayant une conductivité quasi nulle et débarrassée de tous polluants ou minéraux.

L’eau osmosée, de par ses propriétés, ne doit jamais être utilisée seule. Cette eau n’ayant aucun tampon carbonaté (KH=0), son Ph pourra varier du basique à l’acide en très peu de temps et dans des proportions mortelles pour le vivant.

Mais alors quand utiliser de l’eau osmosée ?

Cette eau étant pure, elle permet de couper une eau minérale ou une eau de conduite trop dure pour modifier le GH, le KH, et l’adoucir.
On peut aussi l’utiliser pour compléter l’évaporation d’un bac ouvert sans augmenter la concentration en minéraux de l’eau.

On peut aussi l’utiliser en y dissolvant des sels d’aquariophilie pour obtenir des paramètres spécifiques et récréer à la perfection un biotope amazonien, avec une eau douce et acide, un biotope africain, avec une eau dure et basique, et elle est indispensable en aquariophilie marine.

Il ne faut pas confondre eau osmosée et eau distillée.
L’eau osmosée est obtenue par filtration mécanique de l’eau, elle est débarrassée de tous minéraux et polluants.
L’eau distillée est obtenue par récupération de la condensation de l’eau après évaporation. Elle est purifiée, mais il est possible de trouver des polluants ou certains minéraux qui se sont fixés aux microparticules d’eau lors de sa phase gazeuse. On peut aussi y retrouver des traces de métaux si les alambics de distillation ne sont pas uniquement fabriqués en verre. Ce n’est pas une eau qu’il faudra utiliser en aquariophilie.

Méfiez-vous cependant de l’eau osmosée en animalerie et demandez les résultats d’analyse des tests en sortie d’osmoseur. Un osmoseur demande une maintenance adaptée et fréquente, plusieurs fois par an, pour s’assurer de la pureté de l’eau.

Inconvénient de l’eau osmosée, son coût et son transport si vous vous fournissez en animalerie. De 0,10€ à 0,20€ le litre, c’est un investissement mensuel qui peut vite devenir conséquent.
Une solution plus fiable, plus économique sur le long terme, et qui vous épargnera des allers-retours avec vos bidons, est d’installer un osmoseur chez vous. Il en existe des très performants pour moins d’une centaine d’euros, faciles d’installations et que vous n’avez pas à laisser tourner toute la journée.

Au final, quelle eau utiliser ?

Celle qui vous correspond le mieux, enfin qui correspond le mieux aux besoins de vos poissons, de leur tolérance aux polluants et de l’investissement que vous souhaitez y consacrer, que ce soient les finances ou le temps dédié.


J’espère que cet article vous a plu. N’hésitez pas à laisser un commentaire et à nous donner votre avis !

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À très vite sur AquaTips !


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