Faune et micro-faune : les espèces qui tapent l’incruste

Lors de la mise en eau de votre aquarium (et tout au long de sa vie), votre bac accueillera de nombreuses formes de vie, et souvent introduites à votre insu.

Mais sont-elles toutes néfastes ? Comment reconnaître les bons habitants, vous aidant à l’entretien de votre bac dans l’ombre, et ceux dangereux pour vos résidants ? Voici une liste regroupant les individus non désirés que vous croiserez dans vos aquariums.

Les escargots

Ils sont souvent les premiers habitants de nos aquariums et ont mauvaise réputation. Je parle bien évidemment des planorbes, physes et autres petits escargots. Leur mauvaise réputation est due à leur prolifération rapide dans l’aquarium et à leur appétit pour les plantes, mais sont-ils si nuisibles que ça ?
Y a-t-il une différence entre les espèces ? 

Ces escargots ne sont pas des nuisibles, bien au contraire. Ce sont des détritivores, c’est-à-dire qu’ils mangeront les algues, plantes en décomposition ainsi que les possibles cadavres dans vos aquariums, ils ne s’attaqueront pas aux plantes saines. En gros, ils nettoient votre bac au quotidien.

Pas convaincu ? Et bien sachez qu’ils sont aussi d’excellents indicateurs de qualité d’eau. Si les escargots remontent à la surface, c’est souvent signe qu’il y a un pic de nitrites dans votre aquarium ou que la qualité de l’eau laisse à désirer !

Mais alors, pourquoi ont-ils mauvaise réputation et pourquoi cherche-t-on à s’en débarrasser ? 

Ce sont des espèces très prolifiques. Ils se reproduisent très rapidement et chaque grappe d’œufs peut contenir jusqu’à 30 petits. Les œufs sont reconnaissables grâce à leur aspect de grappe gélatineuse. Vous pouvez en trouver sur n’importe quelle surface : plante, roche, décor, vitre.

Les escargots s’auto-régulent dans leur reproduction.
Une des raisons majeures de leur prolifération est donc l’excédent de nourriture dans votre aquarium. Il peut aussi s’agir d’un mauvais entretien ou nettoyage de votre bac. 

Comment faire pour réguler soi-même la population quand celle-ci devient trop importante ?

Plusieurs solutions s’offrent à vous :

• Première solution : Diminuer la quantité de nourriture et nettoyer en profondeur votre aquarium et vos filtres (attention à ne pas utiliser d’eau du robinet). Faites des changements d’eau plus fréquents.

• Deuxième solution : Créer un piège à escargot
• Troisième solution : Introduire des escargots carnivore (Anentome helena) 

Nous déconseillons l’introduction de poissons mangeurs d’escargots tels que les botias. C’est une espèce ayant besoin d’énormément de volume. Ils grossissent très vite (environ 40cm) et vivent en banc ! Ils sont aussi très actifs et peuvent ne pas être adaptés à votre bac. Soyez donc prudent concernant cette solution.

Les vers

Plusieurs types de vers peuvent s’introduire dans votre écosystème. Certains sont inoffensifs, d’autres peuvent être dangereux pour vos petits habitants. Comment les différencier ? 

Les vers blancs ou vers détritiques

 Il s’agit de détritivores. À l’instar des escargots, ils sont inoffensifs et mangent algues, plantes décomposées et cadavres. Ils sont aussi une excellente source de nourriture pour vos poissons. Ils sont d’ailleurs très vite mangés par les premiers habitants. Petits, ils se cachent dans le sol, mais peuvent nager en pleine eau. Ils sont fins et blancs et se déplacent en se tortillant.

Les Macrostomum

 Vers plats de couleur beige, ils peuvent être confondus avec des planaires ou sangsues, mais sont inoffensifs et serviront de repas à vos poissons. Ils vivent dans les plantes et se nourrissent d’algues, de zooplancton et de petites bestioles. 

Les planaires

Vers plat, blanc-beige/jaunâtre, ou marron clair mesurant entre 2 et 10 cm de long. Ils sont très lents et se déplacent en rampant (comme les limaces). Ils peuvent être une source de danger pour vos alevins, œufs et crevettes, mais régaleront vos gros poissons. Ils sont facilement distinguables des vers blancs grâce à leur tête triangulaire. 

Ils prolifèrent grâce à l’excédent de nourriture. Ils pondent alors leurs œufs dans le sol, qui peuvent attendre plusieurs mois avant d’éclore, jusqu’à ce que les conditions soient propices.
Ne cherchez pas à les couper en deux pour les tuer. Comme les hydres, ils peuvent reconstituer un corps ou une partie manquante (allant jusqu’à la reformation d’une tête complète et fonctionnelle). 

Comment s’en débarrasser ?

• Première solution : Monter la température (limite seulement la prolifération, attention à vos poissons)
• Deuxième solution : Si c’est un bac à crevette ? introduire une espèce prédatrice type boraras brigittae (pour éviter qu’ils ne mangent vos crevettes par la même occasion) 
• Deuxième solution bis : Pour un autre type de bac ? Gourami, combattant, dario dario etc…
• Troisième solution : (pas ma préférée) traiter avec un vermifuge tel que “fluvermal”,  “Dolthene” ou bien “No planaria” (No planaria a pour avantage d’être naturel et inoffensif pour vos poissons). Attention au dosage afin de ne pas tuer vos habitants ! Les escargots ont d’ailleurs du mal à y survivre. (Faites de gros changements d’eau une fois le traitement fini)
• Quatrième solution : Le piège à planaire (plusieurs variants existent, facilement trouvables sur Internet)

Attention : Nous n’encourageons pas l’introduction de poissons pour régler le problème. C’est une solution adoptable seulement si votre aquarium le permet (litrage, population etc…)

Les hydres

Visuellement, ce sont des petits vers “tentaculaires” de quelques centimètres. Ils sont souvent introduits lors d’ajouts d’éléments provenant de la nature (bois, plantes, nourriture). Ils vivent en se collant à une surface et en attrapant les petites proies passant par-là (alevins).

Elles sont recouvertes de cellules urticantes pouvant irriter les poissons s’y frottant. Elles sont difficiles à repérer, car transparentes. Leur prolifération dépend des conditions de votre aquarium. Si ces dernières leur plaisent, elles se reproduisent par scissiparité, c’est-à-dire qu’elles vont se couper en plusieurs morceaux, donnant naissance à d’autres individus, puis vont se régénérer à grande vitesse et recommencer. 

Comment traiter le problème ?

• Première solution :  changement d’eau de 40% par semaine et couper les plantes atteintes. 
• Deuxième solution : retirer vos poissons et masses filtrantes et monter la température à 36°C pendant environ 6 heures.
• Troisième solution : saler l’eau à 0,4% pendant 1 semaine (vos plantes n’apprécieront pas)
• Quatrième solution : introduire des prédateurs adaptés (peu recommandé selon le litrage et la population de votre aquarium.)
• Cinquième solution : vermifuge type “dolthène” ou “no planaria” 

Les autres…

Les sangsues

Introduites lors d’ajout de décors ou sols prélevés dans la nature, elles sont difficiles à repérer quand elles sont juvéniles. Adultes, elles peuvent mesurer jusqu’à 5 cm. Elles rampent sur les diverses surfaces de votre bac et leur nage est très onduleuse. Les œufs, de couleur brun foncé, sont collés en grappe sur les plantes et décors. Elles sont dangereuses pour tout type de population (poissons et invertébrés). Pour survivre, les sangsues se fixent sur un animal et le saignent. Ce dernier s’amaigrit, pâlit et finit par mourir. Les blessures sont reconnaissables : petits trous ronds de couleur rouge et blanc.

Elles sont aussi vectrices de maladies bactériennes. Il est donc indispensable de s’en débarrasser au plus vite. 

Il n’y a pas quinze mille solutions : 

• Première solution : les enlever manuellement. Long et pas forcément efficace contre les œufs.
• Deuxième solution : vermifuge pour Discus. Toutes les deux semaines et en effectuant de gros changements d’eau pour éviter les pics de nitrates dus aux cadavres. Problème : les œufs resteront. 
• Troisième solution : refaire entièrement le bac. Mettez vos poissons à part et traitez-les puis jetez tout ce que votre aquarium contient (plantes, décors, sol), désinfectez tout au vinaigre blanc, mettez les décors à bouillir, et recommencez. 

La guerre contre les sangsues est une des pires qu’il soit. C’est long, pénible et il est dur de réussir à s’en débarrasser. Bon courage si tel est votre cas ! 

Les larves de libellule

C’est un redoutable prédateur pour vos petits poissons. Très facilement identifiable grâce à ces six pattes et sa grande taille, elles peuvent rester au stade larvaire pendant 1 à 3 ans avant de muer ! 

Pour s’en débarrasser, il suffit de l’enlever. Vous pouvez aussi lui accorder un petit aquarium et la nourrir de vers rouges et autres larves si vous souhaitez lui laisser une chance !

Les notonectes

C’est une punaise d’eau catégorisée dans les insectes prédateurs aquatiques et capable de voler. Cet insecte nage en surface, abdomen vers le haut. Très reconnaissable grâce à ses deux grandes “pattes” permettant d’attraper ses proies. Il pique les petits poissons puis suce leur sang. 

Pour s’en débarrasser, un coup d’épuisette et voilà !
Attention, la piqûre est douloureuse même pour l’homme.

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